“Oblique refractions”: Simon Armitage’s poetics of commemoration in Still, A Poetic Response to Photographs of the Somme Battlefield (2016)

Simon Armitage, qui doit une partie de son succès auprès du grand public à l’accessibilité de son style poétique, a été très sollicité ces dernières années par diverses commissions mémorielles. Avant même d’être nommé à la fonction de Poet Laureate en 2019, la commande officielle de Still en 2016, un recueil intermédial commémorant la bataille de la Somme, le consacre en tant que poète public. Sa Réponse poétique aux photographies du champ de bataille de la Somme résume et souligne les tensions qui sous-tendent déjà le style « courant, facile » (Armitage, 2010) de ses poèmes commémoratifs écrits dans les années 2000. Comment écrire l’Histoire quand on n’a pas été un témoin direct des événements ? Quels problèmes d’autorité et de légitimité les commandes de poésie à destination mémorielle soulèvent-elles ? S’éloignant de son franc-parler habituel, Armitage apporte une réponse à ces questions en usant de stratégies d’indirection et de distanciation. Offrant des « manipulations », selon sa formule, des Géorgiques de Virgile plutôt que des poèmes de sa propre main, ses versions du texte classique latin, pénétrées d’échos de la poésie de la Première Guerre mondiale, permettent à Armitage de renégocier son rapport à la poésie mémorielle et de révéler les ambiguïtés de sa voix publique.Simon Armitage, perhaps in part owing to his formidable popularity as a plain-speaking poet, has been, throughout his recent poetic career, particularly sought after by memorial commissions. Before his appointment as Poet Laureate in 2019, his consecration as public poet came with the commission of Still in 2016, an intermedial collection commemorating the centenary of the Battle of the Somme. This Poetic Response to Photographs of the Somme Battlefield, encapsulates and highlights the tensions that can already be sensed under the everyday, effortless verse (Armitage, 2010) of his previous commemorative poems written in the 2000s. How to write history when one is not a primary witness, and what issues of authority and legitimacy inevitably arise from poetry commissioned for memorial purposes? Simon Armitage’s artistic solution to these questions is to veer away from his usual plain-speaking style and rely in Still on strategies of indirection and distanciation. Offering “manipulations”, in his own words, of Virgil’s Georgics rather than first-hand poems, his versions of the classical Latin text, rife with echoes of the First World War poets, allow Armitage to renegotiate his relationship with memorial poetry and reveal the ambiguities of his public voice